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SWAMI CHINMAYANANDA

 

 

Au Kerala, le lieu de naissance du grand philosophe Shankara, naquit le 8 mai 1916 Balakrishnan Menon, le futur Swami Chinmayananda, fils aîné d'un juge et neveu du Maharadjah de Cochin. Brillant, beau et doué d'un esprit très vif, le succès semblait lui sourire. Mais son esprit restait insatisfait. Après ses études, se détournant d'une carrière juridique, il embrassa le journalisme et bientôt rejoignit le mouvement de lutte pour l'indépendance de l'Inde. Il fut emprisonné, tomba malade et fut transféré dans un hôpital où il eut l'occasion de lire des articles de Swami Shivananda, un des grands sages contemporains. Cette lecture éveilla son intérêt et aussi son scepticisme. Son insatisfaction et ses doutes le poussèrent ensuite à prendre la route de l'Himalaya. Arrivé dans l'Himalaya, le jeune sceptique s'enthousiasma et finalement devint moine : le 25 février 1949, il reçut le sannyâsa (voeu de renoncement) de Swami Shivananda. II devint Swami Chinmayananda, "la béatitude de la Pure Conscience". Avec la bénédiction de Swami Shivananda, il alla vers le grand maître védantin, Swami Tapovan d'Uttarkashi et resta étudier auprès de lui.


En mai 1951, il quitta l'Himalaya pour faire un périple à travers l'Inde, puis poussé par un irrésistible besoin de partager l’enseignement de Écritures, il conduisit sa première série de conférences à Puna (Maharastra) en décembre 1951. Seules quelques personnes assistèrent à ces premières conférences, mais par la suite, les auditeurs se comptèrent par milliers. La clarté et le dynamisme de son éloquence, la verve irrésistible de son humour attiraient des foules : le jeune swami parlaient d'eux-mêmes, de leur propre existence, de leurs batailles, et non pas des reliques d'une tradition désuète.


A travers l'enseignement de Swami Chinmayananda, le Vedânta devint accessible à tous ceux qui aspiraient à la connaissance du Soi, connaissance immémoriale, transmise par les sages de l'Inde puis négligée, et revitalisée par Shankara.Pendant quarante-deux ans, en Inde et à travers le monde, Swamiji délivra à de nombreux chercheurs spirituels le message simple et sublime du Vedânta comme moyen direct pour redécouvrir leur vérité intérieure.

 

Outre la transmission de l’enseignement, Swamiji accomplit une grande œuvre sociale : programmes de développement rural, écoles, temples, hôpitaux, dispensaires, plantations d'arbres, formations d'infirmières, maisons pour les personnes âgées.

 

Ce que Swami Chinmayananda accomplit fut vraiment grand, mais le plus grand accomplissement fut qu'au milieu d'une vie emplie de projets et d'activité, il n'a jamais quitté la quiétude du Soi. Malgré le travail quotidien écrasant, malgré les attentes de ses dévots, il maintenait sans cesse la sereine dignité de l'esprit et une transparente clarté d'être, faisant son travail dans une paix et un équilibre parfait.

 

En toutes circonstances, Swamiji était un mélange de sérénité, de dignité majestueuse et d'aisance joyeuse. Dans le Jeu Divin, il était un acteur joyeux, à la fois discipliné et exigeant, sage et malicieux, léger et exubérant, pétillant de joie et de rire. Il a atteint le Mahâsamâdhi le 3 août 1993, et depuis, son oeuvre continue.

 


 

 

La technique de maîtrise de soi exposée dans tous les grands textes sacrés nous conseille non pas de fuir la vie, mais de mener un mode de vie intelligent, adapté aux circonstances, et d’utiliser à bon escient les situations rencontrées. La religion ne doit pas être pratiquée uniquement dans les temples, les lieux de prière ou les ermitages. La religion, pour être efficace et nous gratifier de ses joies, doit être vécue dans l’agitation du monde, dans la famille, dans la société, dans la vie politique et sociale.

 

Swami Chinmayananda